Challenge Roth Ironman
Ça fait longtemps qu'il y pensait, il y a tout juste un an Othmane s'inscrit au Challenge de Roth pour son tout premier Ironman, un triathlon mythique que beaucoup rêvent de faire.
Samedi 5 Juillet, veille de course, le stress commence à monter en se rendant sur les lieux pour déposer son vélo.
Puis Dimanche le jour J, le mot d’ordre : « gestion ».
C’est parti pour une longue journée.
Othmane sort de la natation en 59’50” une formalité !
Il part en Vélo avec peu de concurrents autour de lui. Il attaque fort. Il passe les 100km avec une vitesse de + 30 km/h, impressionnant ! Les km défilent mais sa vitesse ne faiblit pas. Il termine le vélo en 6h23.
Ce n’est pas terminé, 42 km l’attendent, tout va se jouer dans la nutrition. Othmane part sur les chapeaux de roue à 4,20 /km probablement entrainé par la fréquence de pédalage encore marquée dans les jambes. Il se stabilise au bout de quelques km à une allure un peu plus raisonnable pour couvrir les km restants puis arrive le fameux 30e km et les douleurs musculaires, Othmane faiblit mais tient bon. Malgré les douleurs, il profite de ce moment exceptionnel et boucle le marathon en 3h52.
Othmane termine son premier Ironman en 10h18 et un énorme sourire. Quel exploit ! Il l'a fait, Bravo !
Le récit d'Othmane :
"Nous sommes le jeudi 3 juillet à 3 jours de la course de l’année, ou dirai-je aussi la course de ma vie car jamais fait aussi long, le stress monte progressivement.
J’essaie de me rassurer en me disant que ma préparation a été bonne. Je me dis aussi que mes années d’expérience dans le triple effort vont me permettre d’aller au bout de ce défi. Aussi, nous avons de la chance à Oullins d’avoir une structure familiale facilitant la communication, l’entraide et la bienveillance. En 3 ans dans le club, j’ai appris sur notre sport plus que mes 10 années de triathlon d’avant. Je remercie particulièrement Luc pour ses conseils avisés. J’aborde cet IM armé musculairement grâce aux séances de Kiné avec Bernard, confiant dans mon plan de gestion de l’allure, basé sur le rythme cardiaque. Enfin, j’ai compris l’importance de la 4e discipline : la nutrition et l’hydratation. Ce point va certainement être le facteur clé de succès, je me dis qu’en le suivant à la lettre, je vais pouvoir tenir la demi journée d’effort.
Concernant les aspects chronométriques, l’objectif principal est de réussir à franchir la ligne d’arrivée avec la même banane que Hamza. Cela dit, compétiteur que je suis, je ne peux m’empêcher d’espérer atteindre des cibles chronométriques mais en aucun cas cela doit constituer un objectif.
Si tout se passe comme je j’espère, voici mes prono:
Natation : 57´
Vélo : 5h25’
CaP : 3h45´
Maintenant il n'y a plus qu’à faire les valises sans rien oublier et vendredi 4 juillet à 17h on prend la route pour Roth en faisant escale lors de la 1e nuit à Baden Baden.
Avant de commencer mon récit, je tiens à rappeler ce que représente l’engagement dans un tel projet, les heures d’entraînement où l’on délaisse la famille, où l’on suspend certains taches/travaux et c’est mon épouse qui a tout compensé! Donc, c’est bien de suivre un programme mais il faut savoir être à l’écoute et ne pas hésiter à sauter quelques séances pour l’équilibre de la famille.
Par rapport à la course , que dire : Quelle émotion ! Les allemands sont fous !
Avant course
Tout a commencé le vendredi soir lors de la sortie d’école de ma petite, qui termine ses années primaires sous une haie d’honneur, je n’ai pu m’empêcher de verser quelques larmes.
On rentre à la maison on charge les dernières affaires et c’est parti pour Roth. Ma femme tient à ce que j’assiste au briefing et donc il faut rallier Roth avant 9h!
Ben on a bien roulé, petite escale dans la banlieue de Karlsruhe et c’est reparti dès 6h du matin.
Arrivées sur Roth, je me dirige au retrait des dossards puis direction briefing.
L’organisation est incroyable tout est hyper bien indiqué.
Il est tôt on va dans le centre ville de Roth, on flâne, on mange, on se repose!! On sent que toute la ville de Roth est mobilisé pour ce mega événement.
Puis à 14h direction de la T1, à 10km de Roth, je prépare tout, nutrition, hydratation et gélules de sel comme ça j’ai rien à faire le matin de la course.
J’arrive au parc à vélo, je dépose mes affaires je checke et rechecke, j’ai peur d’oublier quelques chose, je croise un petit groupe qui parlait français juste à côté de moi, 2 d’entre eux s’appellent aussi Othmane, les 3 Othmane de tout le challenge étaient réunis, une petite photo pour immortaliser ça. Le parc à vélo grouillait de monde, il y avait des vélos de fous furieux, CLM avec roue lenticulaire et casques profilés, et moi avec mon vélo et casque classiques ça faisait touriste. En sortant du parc à vélo on croise quelques pro, mais pas nos frenchies 🥲. Le stress est monté d’un coup, en voyant toutes les machines de guerre et tous ces athlètes affûtés, en me rappelant qu’en 2024, il y avait 800p en sub10h. Je m’attaque à un monument du triathlon, ça met encore plus la pression. Toute la soirée de samedi j’avais la boule au ventre, pas faim mais je me suis forcé à manger quelque chose et à 20h au lit. Je m’endors puis le réveil sonne 4h30, nuit entrecoupée mais assez réparatrice. En me regardant dans la glace, j’ai retrouvé de la confiance, je me sentais super bien et prêt à en découdre, no stress, no crainte, no objectif a part rallier la ligne d’arrivée, juste là pour profiter de cette journée sportive sur les terres du triathlon.
On prend la voiture, 15mn plus tard on y est, on est tout de suite mis dans l’ambiance, musique à fond, speaker déchaîné et Montgolfières en arrière plan, c’est grandiose! Je fais un dernier bisou à ma petite famille et c’est parti pour l’attaque au mythe de notre sport l’Ironman.
La course
Natation :
On nous a annoncé une nat sans combi, c’est inédit. Pas de stress, au contraire c'est mieux pour moi, mais je l’ai pensé trop vite, avec ces férus du triple effort, on sort les skinsuit!
La natation se passe dans un canal assez étroit ne dépassant pas les 100m de large.
Je me dirige vers la ligne de départ, il est 6h45, les pros sont déjà dans l’eau depuis 15mn, les départs aux coups de Canon s’enchaînent, toutes les 5mn ce dernier retenti. Rapidement mon tour arrive, on rentre dans l’eau, je me place à l’avant. Et boum, et c’est parti. Comme d’hab, ça part vite, je me mets dans les pieds des premiers et je me laisse guider. Au bout de 2mn je reçois un coup de pied sur ma montre qui déclenche la transition, je ne panique pas, on laisse comme ça. Je pose ma nage en respectant le plan avec une respiration alternée 2T et 4T, ça permet de réguler mon rythme cardiaque. Au bout de 10mn de nage, je sens que ça faiblit devant, je prends la tête de ma vague de départ. Je gère désormais le rythme et la navigation tout se passe bien, je vois quelques têtards qui me sucent les pieds 😝, on arrive au demi tour, je m’applique en faisant cette manœuvre comme un pro, je me retourne il n’y a plus personne. Je prends la voie de gauche du retour et je remonte le monde par paquet. J’avance bien, je fais quelques sorties de route mais rien de dramatique grâce a l’étroitesse du canal. Il y a énormément de monde tout le long du canal. Plus j’avance et plus le bruit croit, ça y est je suis sous le pont, je tente un petit dos crawlé pour saluer la foule sur le pont et poursuit mon parcours, demi tour et encore 200m et c’est fini. Je sors, je suis les allées, un bénévole me tend mon sac et puis on se dirige sous la tente. Un autre bénévole me prend en main, renverse tout ce qu’il y avait dans mon sac, je prends un gel, bois un bon coup, enfile mon dossard avant d’aller chercher mon vélo.
Vélo :
Je sors de l’air de transition je croise mes fidèles supportrices qu’on entend plus que les 20 000 spectateurs et c’est parti pour 180km de vélo, la dernière fois que j’ai parcouru une telle distance c’était il y a 5 ans, j’avais fini crampé et crevé 😅. Mais aujourd’hui ça va être différent…je vais gérer. Je dois suivre scrupuleusement mon plan : tous les 5km j’alterne entre 3 gorgées d’iso +170mg de sodium ou 3 gorgées d’eau + 20g de sucre.
Je pose une allure basée sur mon rythme cardiaque, 130bpm avec quelques petites excursions limitées dans le temps. J’enchaîne les km et au bout 40km 1ere pause pipi, je remonte et continue d'appuyer sur les pédales en suivant le plan. Et au 60km rebelote, je m’arrête, pipi et repars. À la suite j’ajuste légèrement mon plan en passant de 3 à 2 bonnes gorgées. Et puis au 70e km, je vois d’abord ma famille qui envoie les db, suivi du point d’orgue de la course, le fameux Solarberg, si vous rêvez de vivre de l’intérieur le Tour de France allez à Roth, c’est de la folie, rien que d’en reparler, j’en ai des frissons. La montée fait à peine 2km mais elle paraît beaucoup plus courte tellement nous sommes portés par cette foule déchaînée. A la fin de la montée, je jette un coup d’œil au cardio, 150bpm et pourtant je n’ai pas eu l’impression d’avoir accéléré. Pas grave je fais redescendre le cardio et poursuis ma course en enchaînant les km et les poses pipi. Au 120km, apparition des 1ere crampes, les muscles intérieurs des quadriceps commencent à durcir, ce n’est pas les muscles que je sollicite le plus sur le vélo, je savais que c’est plus lié à la position aéro. Je les gère sans rien relâcher. On repasse une 2nd fois au Solarberg, je revois ma famille et puis la foule déchaînée, on se prend un shoot de d’énergie pour aller au bout du vélo. Je boucle les 180km avec une moyenne de plus de 33km/h et en ayant tourné plus vite au 2nd tour. J’arrive à la T2, un bénévole m’arrache le vélo pour le ranger, on me montre le chemin, on me tend mon sac et on m’indique la tente ⛺️, pareil que la T1, on retourne le sac on me place les chaussures, on me tend un chausse-pied, j’enfile mes runnings je mets ma casquette je pars pour un long running.
CaP :
La partie que je redoute, un marathon après 180km, rien que de le dire ça paraît inhumain, et pourtant c’est ce que je m’apprête à faire. C’est parti, je sors du stade sous l’applaudissement des bénévoles, mes jambes répondent super bien, je checke le rythme, je suis à moins 140bpm et je regarde le pace je suis à moins 4’50/km. Tout est parfait, ou presque, y a plus qu’à caler l’hydratation et la nutrition, je décide de prendre un gel toutes les 20mn modulo le ravito le plus proche pour faire passer le sucre dans la bouche. Maintenant que tout est calé, on profite! Je croise la 1ere féminine avec sa belle foulée, Laura Philip, une référence mondiale, la number 1, je l’encourage mais je pense qu’elle n’a pas besoin de moi.
J’enchaîne les km … et les pause pipi en gérant mon rythme cardiaque, à aucun moment je suis passé au dessus de 140bpm, je me sens vraiment bien puis au 25km, je commence à ressentir le 1er signaux de fatigue. Je suis là pour aller au bout, donc je ne me projette sur aucun chrono. Je ne me mets pas la pression, je baisse le rythme en essayant de soulager l’intérieur des quadriceps 🤔🤔 et oui les crampes sur le vélo était un signe avant-coureur… je ne peux pas mieux placer cette expression 😝😝😝.
Jusqu’au 30e ça tient mais la douleur musculaire s’intensifie. Je change ma foulée en attaque-talon, je réduis ma foulée mais rien ne soulage mes jambes. Et au 38e, je me transforme en Yohann Diniz, je marche aussi vite que je peux pour rallier la ligne d’arrivée et au 40e je vois ma famille. Ma grande me dit qu’elle va suivre jusqu’à la ligne d’arrivée, elle m’encourage elle me pousse si fort que je me remets à courir je suis porté par ma fille et par cette foule, je rentre dans le stade et on est accueilli comme des champions par toute une tribune en furie. Je franchis cette ligne avec ma fille sans même regarder le chrono, je tombe dans ses bras et instantanément les émotions m’envahissent, je l’ai fait ! Ma fille me remet la médaille, et enfin I’m an Ironman !
Bien que ce soit secondaire, voici les temps :
Nat 59´50
Vélo 5h21
CAP 3h52
Total 10h18
Quelques chiffres concernant Roth :
7500 bénévoles
Plus de 20 000 spectateurs autour de Roth et encore plus si l’on compte ceux le long du parcours vélo.
Malgré la difficulté, j’ai gardé la banane jusqu’au bout, je peux vous assurer que j’en ai bien profité.
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